[The time is running out]
143 днів як ввімкнув зворотній відлік своєї пекельної машини "терорист" Олег Сенцов.
"Ми просто йшли, у нас нема зерна неправди за собою.
Разом та до кінця ! Слава Україні !
"Razom ta do kintsya" écrivait Oleg Sentsov le 14 mai, aujourd'hui 143ème jour de sa grève de la faim, "Razom ta do kintsya" veut dire "ensemble et jusqu'au bout" en oukraïnien.A la question "Quel genre de grève de la faim ?", Vassyl Stous avait répondu "Do kintsya" Jusqu'au bout.
Le poète oukraïnien mourra peu après, dans la nuit du 3 au 4 septembre 1985.
Слава Україні ! écrivait Oleg Sentsov, "Gloire à l'Oukraïne !"
Слава Героям !
Vassyl Stous, 1938-1985
recueils "Arbres hivernaux", "Cimetière Joyeux" et "Palimpsestes"
ce dernier composé lors du premier emprisonnement du poète.
ce dernier composé lors du premier emprisonnement du poète.
Il n’y a pas de Dieu sur cette terre :
Il n’a pas supporté – Il s’est enfui
pour ne pas voir les injustices inhumaines,
les tortures diaboliques, les vilenies.
Dans le pays vicieux il y a un dieu vicieux –
seigneur des revenants et maître de la fureur enragée –
il ne connaît pas de joie, à part cette joie unique :
tout détruire et mutiler,
et abaisser peu à peu
les cieux vers la terre,
pour que le monde devienne privé de cieux.
Patrie pour les déments : bourreaux-victimes.
Bon Dieu est mort.
Traduction d'Alice Kessosss
La flaque comme une araignée écrasée, éblouissait la route, éclipsait les pas
dérangeant la marche humaine
et les cris du crépuscule.
A travers la brume de l’horizon
se levait la lune pleine, grimpant furtive
le long des branches nues des arbres
dépouillés sous le vent de l’automne.
Sur l’asphalte courait un vieux chien perdu
qui fuyait apeuré le tumulte des hommes
les klaxons des voitures et l’eau profonde,
ardente et noire comme minuit, qui aux clôtures
tirait une langue mauvaise de bandit.
Traduction d'Oles Masliouk et Anne Renoue
Je te demande Seigneur – le pur courroux, ne le prends pas en mauvaise part.
Je tiendrais – où que je me tienne.
Soit loué d’avoir fait la vie humaine si brève,
même si d’espoir je la prolonge dans les siècles.
D’une pensée je chasse la tristesse,
pour que je sois toujours comme mère m’a faite
et m’a bénie sur le seuil.
Cela est bien qu’elle n’a pas su me préserver du malheur.
Traduction d'Alice Kessosss
Au-dessus de moi le couvercle indigo du ciel :
le noirâtre cercueil de mâchefer
de tous côtés revêt mon âme. Ainsi soit-il :
déjà la dernière corde a rompu,
d’espérance trop tendue. Suffit.
La patience est à bout. Ta fin te veut convaincre,
elle prêche, supplie : meurs donc, si tu le peux.
Au diable les années, qui resteraient à vivre.
Va contracter ton tout dernier mariage :
jamais le seigle sur la pierre ne germera
jamais le chêne mort ne feuillera plus.
A part la pluie, pas âme qui vive autour –
et seul la steppe, la steppe, la steppe, la steppe.
Et sombre, silencieuse et nue est la Passion
mais les épines remplacent les santons.
Et en amont jaillissait l’eau, démente,
accrochant une auto à sa bosse
et lentement s’érigeait dur mon âme,
saoule de jouissances.
La terre et le ciel s’en allaient déjà coucher,
la route vociférait d’horreur
et dans la vague du ciel lançait des dards,
et l’autre hurlait, on aurait dit un fou.
J’ai appris à mesurer la profondeur –
des cieux et des cœurs humains. Je sais
l’inconnaissable. Mais comment
préserver de la mort ma chère terre,
préserver de la mort, des tempêtes,
sauver les têtes, faire de l’esprit
pendant que la vie tambourine
sur les crânes humains, jaunis par le temps.
(Comme un rosaire, les crânes humains jaunis).
le noirâtre cercueil de mâchefer
de tous côtés revêt mon âme. Ainsi soit-il :
déjà la dernière corde a rompu,
d’espérance trop tendue. Suffit.
La patience est à bout. Ta fin te veut convaincre,
elle prêche, supplie : meurs donc, si tu le peux.
Au diable les années, qui resteraient à vivre.
Va contracter ton tout dernier mariage :
jamais le seigle sur la pierre ne germera
jamais le chêne mort ne feuillera plus.
Traduction d'Oles Masliouk et Anne Renoue
A part la pluie, pas âme qui vive autour –
et seul la steppe, la steppe, la steppe, la steppe.
Et sombre, silencieuse et nue est la Passion
mais les épines remplacent les santons.
Et en amont jaillissait l’eau, démente,
accrochant une auto à sa bosse
et lentement s’érigeait dur mon âme,
saoule de jouissances.
La terre et le ciel s’en allaient déjà coucher,
la route vociférait d’horreur
et dans la vague du ciel lançait des dards,
et l’autre hurlait, on aurait dit un fou.
Traduction d'Olaf Hedera
J’ai appris à mesurer la profondeur –
des cieux et des cœurs humains. Je sais
l’inconnaissable. Mais comment
préserver de la mort ma chère terre,
préserver de la mort, des tempêtes,
sauver les têtes, faire de l’esprit
pendant que la vie tambourine
sur les crânes humains, jaunis par le temps.
(Comme un rosaire, les crânes humains jaunis).
Traduction d'Alice Kessosss
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