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samedi 31 octobre 2015

Présence oukraïnienne à Moscou

A l'occasion de la nouvelle vague de répressions contre la diaspora oukraïnienne de Russie un épisode curieux. L'arrestation ce 29 octobre de la Directrice de la Bibliothèque de Littérature Oukraïnienne de la ville de Moscou. "Diffusion d'écrits extrémistes".

Bibliothèque de littérature oukraïnienne
de la ville de Moscou
photo : Hromadske.tv

L'arrestation fut précédée de perquisitions chez Valery Semenko, coprésident de l'association "Les Oukraïniens de Moscou", au domicile de Natalia Charina, la Directrice, et dans les locaux de la bibliothèque. Parmi les publications saisies à la bibliothèque le journal pour enfants "Barvynok". Chez M. Semenko - "L'histoire de l'Oukraïne-Rouss" de Mykhaïlo Hrouchevsky. Chez Mme Charina notamment le dernier roman de Oksana Zaboujko.

Intérieur de la bibliothèque, buste de Chevtchenko. photo : Reuters
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Combien même ce point de vue serait très répondu en Russie, faire fonctionner une bibliothèque de littérature oukraïnienne en prétendant que le peuple oukraïnien n'existe pas, qu'il ne saurait donc y avoir une telle littérature, n'est pas chose aisée. C'est ce prétendait faire cet homme :

Serguéï Sokourov
photo : svoboda.org
La chose curieuse est que M. Sokourov a déjà été à l'origine de perquisitions dans la Bibliothèque de littérature oukraïnienne de Moscou. Vers 2010. Le procédé employé aujourd'hui est exactement l'inverse de celui employé à l'époque. En effet, après la perquisition d'alors, M. Sokourov avait fait une conférence de presse pour dénoncer la russophobie et la propagande anti-russe dont, selon lui, la Bibliothèque était un foyer. A cette occasion le lanceur d'alerte avait présenté un choix d'ouvrages de "littérature extrémiste comme celle que l'on trouve à la Bibliothèque". Seulement certains livres portaient le tampon de la Bibliothèque... Interrogé M. Sokourov avait répondu "koyé tchto priliplo k paltsam", littéralement "certaines choses sont restées collées aux doigts". On n'a jamais su s'il s'était agit simplement d'un vol ou bien M. Sokourov s'était servi dans les documents saisis (auquel cas il était un seksot - "un collaborateur secret").
L'étrangeté des récentes perquisitions est que les livres "extrémistes" saisis cette fois-ce ne comportent pas le tampon de la bibliothèque. De plus, puisqu'ils allaient perquisitionner de terribles nationalistes oukraïniens, les braves pharaons n'ont pas pensé que lorsqu'ils dissimulent pour découvrir aussitôt des ouvrages interdits, que lesdits terribles nationalistes... ne parlent pas la langue oukraïnienne. C'est le cas de Mme la Directrice et de son mari chez qui l'on a découvert notamment plusieurs exemplaire du journal extrémiste (?) "Tchas Roukhou". La Directrice nommée en 2007 par les autorités pour remplacer le co-fondateur et premier Directeur de la bibliothèque, ne parle pas oukraïnien.
Ce qui n'a pas empêcher le juge de placer la pauvre femme en résidence surveillée. Vitaly Portnikov compare le cas de Natalia Charina à celui de Itsik Fefer, le poète mouchard fusillé avec les autres membres du Comité Antifasciste Juif.  Natalia Charina risque cinq ans d'emprisonnement. 

Natalia Charina
photo : tass

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 "Étude de terrain du chauvinisme russe" oles_maasliouk, 30.04.2011 

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