L'auteur de la Rose Bleue, Oukraïnka la Rouge vous a donc intéressés...
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Oukraïnka par la Banque nationale d'Oukraïne |
Je me permets alors de proposer à votre attention un article de Zbigniew Kowalewski, aujourd'hui redac'chef, si je ne m'abuse, de la version polonaise du "Monde Diplo", article paru dans le numéro 32-33, mai-juin 1989, de la "Quatrième Internationale" :
« L’indépendance de l’Ukraine : préhistoire d’un mot d’ordre de
Trotsky »
"Quatrième Internationale" n'est sans doute pas un organe de presse où
chercher des louanges à Simon Petlioura, ou à Stepan Bandera. Et un lecteur portant les lunettes roses du nationalisme oukraïnien intégral n'y verra que du feu.
Un point de vue extérieur en tout cas, quoique soumis à des effets caractéristiques d'une optique particulière, marxiste-léniniste. Un point de vue polonais.
Article aimablement mis en ligne (9.VI.2014), par les marxistes révolutionnaires du site belge "Avanti", (mais, hélas dans une version abrégée, reproduite ci-après), sous le titre :
« Ukraine : Le bolchevisme devant une révolution nationale imprévue (1917-1920) »
Considéré par beaucoup – y compris à un moment par Marx et Engels – comme un « peuple sans histoire » [1],
le peuple ukrainien s’est constitué comme nation de manière
« historique » par excellence, parce que héroïque. En 1648, la
communauté des hommes libres et de démocratie militaire, dite cosaque, a
formé une armée populaire de libération et déclenché un gigantesque
soulèvement paysan contre l’Etat polonais, sa classe dominante et son
Eglise. L’Etat national établi lors de ce soulèvement n’est pas parvenu à
se stabiliser mais la révolution cosaque et paysanne a cristallisé une
nation historique avant même la configuration des nations modernes par
l’expansion du capitalisme.
Depuis la fin du XVIIIe siècle, la majorité du territoire ukrainien
se trouvait transformée en provinces, appelées Petite-Russie, de
l’empire tsariste. A la veille de la révolution russe, c’était une
colonie du type « européen » [2].
Comparée au niveau général du développement socio-économique de cet
empire, la région était parmi les plus industrialisées et caractérisées
par une forte pénétration du capitalisme dans l’agriculture. Ukrainien
était synonyme de paysan parce qu’environs 90% de la population vivait
dans les campagnes. Parmi les 3.600.000 prolétaires (12% de la
population), 900.000 travaillaient dans l’industrie et 1.200.000 dans
l’agriculture. Fruit d’un développement très inégal du capitalisme, la
moitié du prolétariat industriel se trouvait concentrée dans l’enclave
minière et sidérurgique du Donbass. Du fait d’un développement colonial
et de la « solution » tsariste de la question juive, seulement 43% du
prolétariat était de nationalité ukrainienne – le reste étant russe,
russifié et juif. Les Ukrainiens constituaient moins d’un tiers de la
population urbaine [3].