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dimanche 15 novembre 2015

Zakhar Prilépine, 13/11 "Lorsque la France sera un puissant allié de la Russie, on en reparlera."

De gauche, jeune et méchant. C'est le titre du dernier ouvrage traduit en français de l’écrivain russe Zakhar Prilépine. Editions de la Différence, septembre 2015.

Ce chantre de la "Novorossiya" (Nouvelle Russie), grand francophile, bien connu du public français, a réagi à la tragédie du 13 novembre :

 

Sans doute il n’existe au monde de pays où l’on a pour la Russie d’aussi tendres sentiments que la France.

 

Il y a encore 10 ans de cela, en venant à Paris, je devais constamment me justifier (Tchétchénie, Politkovskaïa, Poutine, etc., en boucle) – mais depuis tout a changé très rapidement. La dernière fois c’était quelque chose d’incroyable : des dizaines de Français les plus intellectuels que l’on puisse imaginer venaient me voir, en trainant par le manche le premier interprète qu’ils pouvaient trouver, ou bien par leurs propres moyens, dans un mélange de français, d’anglais et de russe, me disaient que la Russie est sainte, claire, étonnante, que les Russes sont l’espoir de l’Europe, que seuls les Russes ont le courage de dire la vérité sur tous sujets : la Patrie, Dieu, les relations entre les peuples et les sexes – tout ce que bien souvent en Europe on qualifie de « nazisme ».

Mais il s’est avéré que les Français comprennent parfaitement tout ce qui concerne et le maïdan et les événements qui ont suivi, connaissent l’histoire et « l’histoire » de l’Ukraine, distinguent les héros des « héros », et raillent tout cela avec la bile et le charme français.

Bien sûr toutes sortes de gens vivent en France, mais, je l’ai dit, tout a changé très rapidement ; la lassitude de la France de l’influence américaine devenait de plus en plus évidente, le désir de Russie aussi.

Nulle part ailleurs des salles aussi immenses ne se remplissent pour entendre des hommes de lettres russes, des historiens russes, des musiciens russes, qu’en France.

C’est à Paris que pour la dernière fois j’ai vu Oles Bouzyna. Où, sinon à Paris, on nous invitera. Dans les autres capitales européennes on fait venir des gars plus présentables, et parfaitement prévisibles.

J’aime beaucoup ce peuple ravissant, intelligent, pétillant d’esprit et charmant.

Je suis venu une quinzaine de fois à Paris, et chaque fois c’était un bonheur.

Seuls les Serbes ont autant de sympathie pour la Russie.

La France est une des merveilles du monde, un pays impossible, magique.

Ce qui s’est passé est pour moi un malheur personnel.

Nous serons désormais plus proches encore, plus intimement liés. Nous nous comprendrons comme peu se comprennent au monde.

Et encore une chose.

Zakhar Prilépine aime la "Nouvelle Russie"

Les citoyens français (les Français précisément et non les émigrés) m’ont transmis la plus grande quantité de fonds pour le Donbass. Personne n’a tant aidé que les Français. Et ils étaient, croyez moi, beaucoup plus nombreux que les gens qui travaillent dans la rédaction de « Charlie ».

Alors arrêtez avec votre « Charlie ». Vous ne jugez pas de toute la Russie d’après la radio « Echo de Moscou », n’est-ce pas. Comme des enfants, vraiment.

Soyez Russes, soyez plus miséricordieux et plus forts.

Ne soyez pas comme ces abrutis qui se réjouissent à chacun des malheurs qui nous frappent.

(Et lorsqu’arrivera au pouvoir en France, disons, Mari Le Pen (sic), la Russie aura en Europe un très puissant allié. Alors on en reparlera.)



Source/Джерело : radio « Echo de Moscou »

Bonus :
  • Compte rendu vidéo du voyage de Zakhar Prilépine en Novorossiya ("Nouvelle Russie"), octobre 2014.





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