Le texte est suivi par cette remarque de Janus le bien nommé :
Gamaliya
devrait normalement s'écrire Hamaliya avec un " H " aspiré, mais pour
la commodité de la prononciation, nous l'écrivons avec un G. [N. de T.]
Un gé penché pour la mokodité de l'énonciation-tion. Га ?
Gamaliya
" Pas un souffle de vent, pas une vague qui vienne,
là-bas, de notre Ukraine !
Y prépare-t-on au moins la guerre contre le Turc ?
Ici on ne sait rien.
" O, souffle, souffle, vent traverse la Mer Noire,
viens du Près Zaporogue !
Assourdis nos sanglots et allège nos chaîne !
Dissipe notre détresse !
" Et vous aussi jouez, vagues de la mer bleue,
avec les coques des vaisseaux,
qui portent nos cosaques, dont les bonnets de loutre
scintillent ici vers nous.
" Mais, ô Seigneur ! quand même ce ne serait pour nous,
amène-les d'Ukraine !
Nous ouïrons leur gloire, la gloire de nos cosaques,
nous l'ouïrons et nous mourrons ! "
* * *
Ainsi à Scutari les cosaques chantaient,
ils chantaient sans arrêt et leurs larmes coulaient,
larmes de cosaques, larmes de guerriers.
Le Bosphore en frémit n'ayant jamais entendu
les pleurs de ces héros ; il rugit sourdement,
et comme un taureau qui contracte sa peau,
il dompta en hurlant ses vagues et ses flots
et les lança au loin sur la mer infinie...
Alors la mer transmit la langue du Bosphore
au Léman déchaîné, et le Léman au Dnièpre
jeta sur une crête ce message angoissé...
* * *
Le grand vieillard bondit, riant farouchement,
crachant l'écume blanche de sa moustache tombante.
" Ne dors plus, c'est assez. Entends-tu, Près sauvage ? "
Le grand Près répondit dans un souffle de vent :
" J'entends, j'entends, j'entends ".
Et le Dnièpre se couvrit de nefs et de galères,
tandis que les cosaques chantaient :
" Allons à Scutari,
où les palais abondent,
au bord de l'eau profonde,
on s'y bat, on y rit...
Et arrachons nos frères
à cette lointaine terre.
" Allons à Scutari
où les Turcs sont riches,
de leurs biens on se fiche !
Au milieu de leurs cris
arrachons nos frères
à cette lointaine terre.
" Allons à Scutari
pour brûler, pour nous battre,
et délivrons nos frères
des chaînes étrangères ".
* * *
Ils naviguent et ils chantent.
La mer converse avec le vent,
et Gamaliya en avant
dirige lui-même son navire.
Le cœur frémit à Gamaliya...
La mer soudain s'est déchaînée,
et sans peur sa flotte s'enfonce
dans les remous des vagues blanches.
* * *
Dans la mollesse de son harem et dans son paradis
Byzance sommeille et Scutari aussi.
Le Bosphore bouillonne, gémit et puis rugit,
enragé, il voudrait que Byzance se réveille.
" Ne la réveille pas, ou je te punirai, Bosphore !
Je cacherai tes côtes sous des amas de sable,
et tu ne seras plus qu'une mare de vase.
Ignores-tu encore les hôtes que sur mes vagues
j'amène à ton Sultan ? "
Ainsi intervenait la mer,
(Car elle aimait l'ardeur de ces Slaves huppés).
Le Bosphore se calma.
Dans cette nuit profonde, les Turcs reposaient
comme dormait au harem leur paresseux Sultan,
mais, seuls, à Scutari, au fond de leurs cachots,
ne pouvaient s'assoupir les prisonniers cosaques.
Que pouvaient-ils attendre ? Enchaînés et meurtris,
ils adressaient à Dieu leurs ardentes prières.
Et les vagues rugissantes couraient de bord en bord...
* * *
" O, miséricordieux Seigneur de notre Ukraine,
ne laisse pas mourir sur cette terre lointaine
de libres cosaques, privés de liberté.
Honte ici sur terre et honte dans les cieux
de se lever vaincu d'un' cercueil étranger,
et d'apparaître devant ta justice céleste
les mains chargées de fer ! Les membres enchaînés,
quelle honte pour un cosaque libre
de se montrer ainsi devant le monde entier ! "
— " Egorge et frappe ! Massacre l'infidèle ! "
Crie-t-on derrière le mur. Qui est là ?
A Gamaliya le cœur bat. Scutari est perdu !
" Egorgez ! Massacrez ! " Debout sur le rempart
ordonna Gamaliya.
Scutari répond par un fracas du diable
crachant et vomissant des bombes sur le sable.
Les cosaques chargent sans peur et sans reproche
tandis qu'on voit crouler la garde janissaire.
A Scutari, Gamaliya dirige cet enfer,
Il s'empare de la prison, il brise les portes, il brise les fers.
* * *
. . . . . . . . . . .
Alors que sur la mer, le soleil du soir
projette la lumière de ses derniers rayons,
l'Ataman victorieux sur sa haute nef
Inspecte les pourtours de l'immense horizon.
Le soleil disparaît dans l'infini des mers,
et derrière une vague dont la crête blanchit
apparaît une côte, encore incertaine,
celle de la patrie, celle de l'Ukraine...
" Pas un souffle de vent, pas une vague qui vienne,
là-bas, de notre Ukraine !
Y prépare-t-on au moins la guerre contre le Turc ?
Ici on ne sait rien.
" O, souffle, souffle, vent traverse la Mer Noire,
viens du Près Zaporogue !
Assourdis nos sanglots et allège nos chaîne !
Dissipe notre détresse !
" Et vous aussi jouez, vagues de la mer bleue,
avec les coques des vaisseaux,
qui portent nos cosaques, dont les bonnets de loutre
scintillent ici vers nous.
" Mais, ô Seigneur ! quand même ce ne serait pour nous,
amène-les d'Ukraine !
Nous ouïrons leur gloire, la gloire de nos cosaques,
nous l'ouïrons et nous mourrons ! "
* * *
Ainsi à Scutari les cosaques chantaient,
ils chantaient sans arrêt et leurs larmes coulaient,
larmes de cosaques, larmes de guerriers.
Le Bosphore en frémit n'ayant jamais entendu
les pleurs de ces héros ; il rugit sourdement,
et comme un taureau qui contracte sa peau,
il dompta en hurlant ses vagues et ses flots
et les lança au loin sur la mer infinie...
Alors la mer transmit la langue du Bosphore
au Léman déchaîné, et le Léman au Dnièpre
jeta sur une crête ce message angoissé...
* * *
Le grand vieillard bondit, riant farouchement,
crachant l'écume blanche de sa moustache tombante.
" Ne dors plus, c'est assez. Entends-tu, Près sauvage ? "
Le grand Près répondit dans un souffle de vent :
" J'entends, j'entends, j'entends ".
Et le Dnièpre se couvrit de nefs et de galères,
tandis que les cosaques chantaient :
" Allons à Scutari,
où les palais abondent,
au bord de l'eau profonde,
on s'y bat, on y rit...
Et arrachons nos frères
à cette lointaine terre.
" Allons à Scutari
où les Turcs sont riches,
de leurs biens on se fiche !
Au milieu de leurs cris
arrachons nos frères
à cette lointaine terre.
" Allons à Scutari
pour brûler, pour nous battre,
et délivrons nos frères
des chaînes étrangères ".
* * *
Ils naviguent et ils chantent.
La mer converse avec le vent,
et Gamaliya en avant
dirige lui-même son navire.
Le cœur frémit à Gamaliya...
La mer soudain s'est déchaînée,
et sans peur sa flotte s'enfonce
dans les remous des vagues blanches.
* * *
Dans la mollesse de son harem et dans son paradis
Byzance sommeille et Scutari aussi.
Le Bosphore bouillonne, gémit et puis rugit,
enragé, il voudrait que Byzance se réveille.
" Ne la réveille pas, ou je te punirai, Bosphore !
Je cacherai tes côtes sous des amas de sable,
et tu ne seras plus qu'une mare de vase.
Ignores-tu encore les hôtes que sur mes vagues
j'amène à ton Sultan ? "
Ainsi intervenait la mer,
(Car elle aimait l'ardeur de ces Slaves huppés).
Le Bosphore se calma.
Dans cette nuit profonde, les Turcs reposaient
comme dormait au harem leur paresseux Sultan,
mais, seuls, à Scutari, au fond de leurs cachots,
ne pouvaient s'assoupir les prisonniers cosaques.
Que pouvaient-ils attendre ? Enchaînés et meurtris,
ils adressaient à Dieu leurs ardentes prières.
Et les vagues rugissantes couraient de bord en bord...
* * *
" O, miséricordieux Seigneur de notre Ukraine,
ne laisse pas mourir sur cette terre lointaine
de libres cosaques, privés de liberté.
Honte ici sur terre et honte dans les cieux
de se lever vaincu d'un' cercueil étranger,
et d'apparaître devant ta justice céleste
les mains chargées de fer ! Les membres enchaînés,
quelle honte pour un cosaque libre
de se montrer ainsi devant le monde entier ! "
— " Egorge et frappe ! Massacre l'infidèle ! "
Crie-t-on derrière le mur. Qui est là ?
A Gamaliya le cœur bat. Scutari est perdu !
" Egorgez ! Massacrez ! " Debout sur le rempart
ordonna Gamaliya.
Scutari répond par un fracas du diable
crachant et vomissant des bombes sur le sable.
Les cosaques chargent sans peur et sans reproche
tandis qu'on voit crouler la garde janissaire.
A Scutari, Gamaliya dirige cet enfer,
Il s'empare de la prison, il brise les portes, il brise les fers.
* * *
. . . . . . . . . . .
Alors que sur la mer, le soleil du soir
projette la lumière de ses derniers rayons,
l'Ataman victorieux sur sa haute nef
Inspecte les pourtours de l'immense horizon.
Le soleil disparaît dans l'infini des mers,
et derrière une vague dont la crête blanchit
apparaît une côte, encore incertaine,
celle de la patrie, celle de l'Ukraine...
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