...
Je ne puis accepter
ta proposition de clore ce débat sans qu’il me soit donné la possibilité de te
répondre. Que ma position te dérange, je le comprends parfaitement. Qu’il me
faille fermer ma gueule à cause de cela – non.
Je te fais penser à
un imbécile géorgien de tes amis. La comparaison n’est pas flatteuse, mais
comparaison n’est pas raison et en l’occurrence elle révèle plus ton attitude
que la mienne. Je ne suis pas responsable de la bêtise de ce Géorgien. Non
parce qu’il est Géorgien, mais parce qu’il n’est pas moi. Je veux répondre de mes
actes et de mes paroles. Non ceux des autres. Cela vaut pour les
Oukraïniens, pour les traducteurs, pour les bipèdes et tous les autres
ensembles auxquels j’ai la chance ou le malheur d’appartenir. Crois-moi, j’ai
rencontré dans ma vie bien plus d’imbéciles et de salopards oukraïniens que
toi. Etre Oukraïnien, voilà quelque chose à laquelle je ne peux échapper, même si je le voulais.
Oui, les connards oukraïniens sont pour moi une honte, de même que les mauvais
traducteurs, mais je n’en suis pas responsable. L’amalgame que tu fais n’est
pas acceptable.
Dans ton premier
courriel tu t’étonnais de ma formule « russophilie pathologique » à
propos de la France. Et demandais que je t’en donne des exemples. Visiblement
mes exemples t’ont convaincu, puisque tu n’en contestes aucun et que tu changes
l’angle de la discussion. Nous ne parlons plus des Français et de leur
russophilie pathologique. La chose est donc entendue.
Les autorités
oukraïniennes ont été tellement merdiques qu’il n’y eu pas d’incident diplomatique
concernant deux de mes exemples. Je n’imagine pas un seul pays qui aurait
accepté qu’on lui crache à la gueule de cette façon sans réagir. Oui, nous,
Oukraïniens devons apprendre le respect de soi-même. Impossible autrement d’avoir
du respect pour les autres. Une règle absolue. Oui, la psychologie des
Oukraïniens a été bousillée par l’Histoire. Nous sommes très souvent abjects de
servilisme. Et pour s’en débarrasser, rechercher des coupables extérieurs est
la dernière chose à faire. Plus exactement cette recherche est le meilleur
moyen de rester dans ce marécage.
J’ai dit ce que je
pensais que les Russes doivent faire pour sortir de leur marécage dans mon
courriel précèdent. Rav Kahane a dit un jour : « Si tu aimes le Juif –
dis-lui la vérité ». Je ne détiens pas la vérité, je ne peux que dire ce
que je pense. Mais cette pensée en direction des Russes, même si elle peut être
désagréable, n’est pas hostile. Et certainement pas raciste, comme tu le
laisses entendre. Les Russes sont rentrés dans la période post-impériale de
leur Histoire, plus vite ils s’en rendront compte, mieux cela sera pour eux.
…
Concernant ce que tu
dis de Khvylovy. Voici comment se termine la « Note du traducteur » à
l’édition de 1993 :
Immédiatement après sa mort, ses œuvres et jusqu'à la mention de son nom furent interdites. Mykhaïlo Ialovy sera fusillé en 1934. Semenko, le chef de file des panfuturistes, auquel appartient aussi Ialovy, est arrêté en 1934 et meurt en 1937. Dosvitny, Vychnia, Epik sont emprisonnés le 1er décembre 1934. Le même jour, à Yalta, meurt Dniprovsky dans des conditions mystérieuses. Le 7 on arrête Koulich. Dosvitny est condamné à la peine capitale, les autres écopent de dix ans. La plupart mourront dans les deux années qui suivent. Iohansen est arrêté en 1937 et fusillé peu après. Lioubtchenko émigrera. Mais les quelques milliers d'intellos - souvent complices du régime - trucidés à cette occasion semblent peu de chose en comparaison de la famine artificielle organisée en 1932-1933 qui fera entre six et dix millions de morts. « Pourquoi compatissons-nous à la mort d'une personne, tandis que la mort de milliers nous laisse indifférents ? Parce qu'il nous manque le sens du collectivisme. Ce n'est pas dans l’ABC du communisme. » dit Khvylovy dans Le rédacteur Kark. Comment parler de cette shoah occultée ? Une circulaire secrète de 1933 ordonnait aux tribunaux locaux de la république d'Ukraine de transférer toutes les affaires d'anthropophagie directement à Moscou…
Dans le post où j’en parlais j’ai au final enlevé la phrase « Notre Celine, quoi », peut-être
à tort.
Amitiés,
Oles
Le 7 février 2013
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