Nous apprenons dans
l’article que lui consacre dans «Encyclopedia of Ukraine»
Ivan Kochelivets, que Mykola Khvylovy devint membre du Parti Communiste (Bolchevik)
d’Oukraïne en 1919.
Il prendra part dans
ce que l’on appelle la «guerre civile russe» dans les rangs de l’Armée
rouge.
...
En 1926 il mettra hors de lui Joseph
Staline : «Aujourd’hui, quand les classes prolétariennes de
l’Europe de l’Ouest et leurs partis communistes débordent de sympathie pour
Moscou, cette citadelle du mouvement révolutionnaire mondial et du léninisme,
aujourd’hui, quand les prolétaires de l’Europe de l’Ouest dirigent un regard
enthousiaste vers le drapeau qui flotte à Moscou, le communiste ukrainien
Khvylovy ne trouve rien à dire en faveur de Moscou, mais appelle au contraire
les Ukrainiens à « fuir Moscou au plus vite ». Et on nomme cela
internationalisme ! Que dire aux intellectuels ukrainiens du camp
non-communiste quand les communistes se mettent à parler, et non seulement à
parler, mais même à écrire dans notre presse soviétique la langue de
Khvylovy ?»
…
La lettre écrite juste avant son suicide se termine par ces mots :
Vive le communisme !
Vive la construction
socialiste !
Vive le parti
communiste !
Un peu vite nous venons
de faire le tour de la biographie politique du plus remarquable prosateur de cette
brève période des années 20, que Youriy Lavrynenko avait nommé «La Renaissance
fusillée».
Comme vous le savez,
chers lecteurs de ce modeste blog, j’ai traduit quelques-unes de ses nouvelles.
Dont le recueil est paru aux Editions du Rocher en 1993. (Conformément à la loi française quelques exemplaires ont atterris à la Bibliothèque Nationale.)
Toujours curieux des traces de mon existence sur la toile, j’ai trouvé hier une fiche très instructive,
proposée par l’ABES (Agence bibliographique de l’enseignement supérieur) consacrée à
Mykola Khvylovy. La voici (en cliquant dessus vous vous retrouverez sur la
page originale) :
Il faut dire que pour un impérialiste russe
tout Oukraïnien qui réclame le respect de ses droits nationaux est un
«traitre à la Patrie», un «séparatiste», un «nationaliste oukraïnien». Pour la plupart
d’entre eux le fait même de se dire Oukraïnien est en soi un crime puisqu’un
tel peuple n’existe simplement pas (nous serions, selon eux, des Petits-Russes,
uni avec les Bela-Russes et les Grands-Russes, au sein d’un peuple Russe
supposé un et indivisible).
"Le problème des gens qui considèrent que les Belarusses,
les Russes et les Oukraïniens sont un seul et même peuple est qu’ils ne sont pas capables de le dire ni en bélarusse ni en oukraïnien."
Revenons maintenant à
notre petite fiche, où vous avez pu lire comme moi que Mykola Khvylovy était
Communiste de 1919 à
sa mort, Mykola Khvylovy s’est opposé à la dérive impérialiste de l’Union
Soviétique de Joseph Staline – il est donc un nationaliste oukraïnien. Pour un
impérialiste russe en tout cas.
Et dans le cas
présent pour le service russe de la Bibliothèque Nationale de France.
Comme le disait l'admirable Pierre Desproges :
Etonnant, non ?
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