De
toutes les façons à commencer par des remembrances (je tente le mot), des
archives poussiéreuses, de vieilles correspondances jaunies… où voulez-vous que
ça mène ? Bah alors…
Je
cherchais dans les vieux papiers… importe peu d’ailleurs ce que j’y cherchais.
Je suis donc tombé parmi des classeurs pleins à craquer de justificatifs de
déclarations d’impôts, sur une petite traduction dont je ne gardais plus depuis
longtemps le moindre souvenir. Il faut dire que 1996 ne fut pas une bonne
année. (Non, ma Reine, l’annus horribilis – j’oserai pas. Même si
c’est bien l’expression qui convienne.)
Approchez –
approchez, mesdames et messieurs !
Le
grand Jadan pour la première fois en français.
Tandis
que déjà l’Europe toute entière s’en délecte sans remords * !
Jadan,
je pourrai en parler des heures. D’ailleurs c’est ce que je fais.
Il
faut que tu réduises drastiquement ta consommation de Jadan, papa, dit ma fille, attentionnée.
Ça fait des années que je la soûle avec Jadan.
jadan, jadan, jadan. spam, spam, spam…
Attention
: l’abus de Jadan peut être nocif pour votre santé.
Consommez
avec modération.
Mais
bon.
«May, 9, 1996
Dear Mr. Liehm,
I hope I am not too late with my essay. As we agreed,
it’s in Ukrainian, but I don’t think you will have problems with finding a
translator. I know there’s a rather big Ukrainian community in Paris (with the
weekly of their own called “Ukrains’ke Slovo”), and I’ve heard a lot of nice
things about the guy from their editorial board who have already completed
(they say, successfully) a number of translations of modern Ukrainian writings.
His name is Alexander Pliushch (French spelling may be different from the
English one), and his office phone and fax number is 4695 11 60 (I apologize at
advance in case you find that my recommending him to you goes beyond my
commitment, but, being aware of the complexity of my language, I can’t be but
concerned about the quality of the French version of my text). ...» ***
Evidemment
Antonin Liehm écrivait : « Le problème est qu’on a besoin de la traduction …
pour la semaine prochaine.»
Cela
dit quatre petites pages, ce n’est pas « A la recherche du temps perdu »
non plus (traduction oukraïnienne – Anatole Perepadya).
Ni
l’intégrale de l’œuvre de Rabelais (trad.– Perepadya).
Ni
même les « Essais » de Montaigne (même jeu)…
Ils
avaient intitulé la chose « Ma Moldavie – La Moldavie dans le dialogue
culturel de l’Europe ». Et le texte de Zaboujko porte bien sûr lui aussi
sur la Moldavie : « L’Odeur humide et moisie de la cave », le titre est
de l’éditeur.
Je
vais le mettre ici.
Le texte, pas l’éditeur.
P.S. Trouvé la brochure. Un peu d'humour tchèque. Ou slovaque. Enfin qu'importe.
p.51
*
Ici y’a moyen de faire une incise et raconter la mésaventure d’une de ses
traductions allemandes. Censurée par l’éditeur : «Si l’on n’enlève pas ce
passage, le livre sera retiré de la vente, et l’on risque la prison...»
Але на
Сході ще є країна, / вона сьогодні,можливо, єдина, / де сонце свободи не
встигло зайти....
**
Bien sûr que non, suis-je bête : le « Musée » n’a pas encore été traduit
en français.
***
Malgré, ou peut-être grâce à, mon très grand respect pour la « Parole
Ukrainienne », je n’ai jamais fait partie de sa rédaction. Curieusement, et
les deux choses sont peut-être liées, Jacques Chevtchenko, dans sa
bibliographie des ouvrages en français sur l’Oukraïne, indique – par erreur –
que les nouvelles de Khvylovy sont parues aux éditions dudit journal. Il
existait une croyance à l’époque que les choses oukraïniennes ne pouvait
s’éditer que là. Que les Français étaient à ce point…
Ces
éditions fameuses ont longtemps gardé la palme du nom le plus ridicule de Paris
: PIUF. Je vous jure que c’est vrai.
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