Monsieur,
« Je crois que vous
avez reçu le livre « Les Nouvelles d’Ukraine » lors du
festival de Cognac, qu’il ne vous plaît pas et que vous en avez largement fait
état auprès des différents participants à ce festival. »
On vous aurait mal
informé. Après avoir acheté plusieurs exemplaires de cette publication lors du
Festival des Littérature Européennes à Cognac (auprès du fournisseur exclusif
du Festival, la librairie-papeterie « Maison de la Presse », 32, rue
d’Angoulême, 12 € l’unité, TVA à 7% incluse), après en avoir pris connaissance,
il est exact que j’en ai parlé à bon nombre de gens, toujours pour exprimer mon
enthousiasme à l’endroit de cette petite anthologie de la prose oukraïnienne
contemporaine. Mieux : en en parlant avec quelques libraires parisiens
j’illustrais mon enthousiasme de courtes lectures à voix haute, et
particulièrement celle de la merveilleuse traduction de « L’Atlas des
routes d’Ukraine » de Serhiy Jadan.
Dans la « Prière
d’insérer » que je demandais aux dits libraires d’ajouter aux
« Nouvelles d’Ukraine », et que constitue pour l’essentiel le texte original
de ma traduction de « …c’est ainsi… » de Taras Prokhasko, il est dit
qu’une « version vandalisée par Marc Wiltz » est parue dans
l’anthologie « Nouvelles d’Ukraine », coéditée par Magellan & Cie
et le Courrier international. Cette « Prière d’insérer » se termine
par la phrase suivante : « Une excellente petite anthologie ces Nouvelles
d’Ukraine : Matios, Jadan, Zaboujko, Androukhovytch… » Non,
décidément, vous êtes un homme mal informé.
Comme les textes me
plaisent, j’ai décidé d’en organiser une lecture publique. Elle aura lieu dans
le cadre des rencontres du Club Littéraire Ukrainien le 20 décembre 2012, à 19
heures, à la librairie « La Cartouche », 7 rue Jourdain, à Paris. Je
ne vous y invite pas, mais l’entrée en sera libre, bien entendu.
Le différant qui
m’oppose à vous est d’une nature toute autre que celle que vous voulez bien
décrire. Rappelons les faits. Le 29 juin 2012, vous m’avez envoyé un courriel,
dont voici l’intégralité :
« Bonjour Oles
Pliouchtch,
voici le contrat vous
concernant pour les traductions des nouvelles à paraître.
Pouvez-vous me donner
votre adresse exacte pour la bonne conformité de celui-ci, ainsi qu’un RIB vous
concernant ?
Merci d’avance
Bien à vous
Marc Wiltz »
La plus
extravagante proposition de collaboration que j'ai jamais reçue. Bien que mon
nom figure au début de cette missive, j’étais persuadé que vous vous adressiez
à votre chien, et qu’une erreur de manipulation vous aurait fait envoyer ce
courriel à mon adresse électronique. Il n’était pas
pour moi question de me mêler des relations que vous entretenez avec vos
animaux domestiques – je l’ai donc ignoré.
Dans votre
second courriel – auquel je réponds présentement – vous écrivez qu’il vous est
« difficile de communiquer » avec moi, car, écrivez-vous, « mes mails
restent sans réponse ». Un petit mensonge significatif : il n’y eu aucun
autre courriel de votre part. Monsieur Wiltz, vous êtes un petit menteur.
Et c’est le
moindre de vos défauts. En effet, sans mon accord, vous vous êtes permis de «
corriger » ma traduction, et il suffit de comparer les deux versions pour voir
que vous l’avez tout simplement massacrée. Ce qui bien entendu me déplaît
souverainement. Par ailleurs, j’ai l’habitude de faire paraître mes traductions
littéraires sous le pseudonyme de Oles Masliouk et personne ne vous a donné le
droit de publier mon véritable nom.
Mais tout cela
est bien secondaire comparé au fait que vous vous soyez autorisé à modifier
l’œuvre de Taras Prokhasko. En effet, cet auteur utilise, dans ce texte comme
dans d’autres, une numérotation non-linéaire des chapitres. Cela fait partie de
son style si particulier. Mais une telle chose vous dépasse et vous avez donc
tout simplement supprimé la numérotation. Comme par ailleurs vous traitez votre
travail d’éditeur par-dessus la jambe, dans votre zèle simplificateur, vous
avez supprimé le très bref second IIIème chapitre. Je doute que vous ayez
suffisamment d’imagination pour inventer une raison plausible justifiant
l’omission dans le texte publié de ces deux phrases : « Les peurs partaient
progressivement. Parfois par morceaux entiers, parfois en doses homéopathiques.
» Monsieur Wiltz – vous êtes un jean-foutre.
Vous confirmez
votre incompétence en tant qu’éditeur dans votre courriel même : vous y avouez
en toute candeur que vos choix rédactionnels sont dictés non par la qualité des
textes, mais par votre « intuition ». Vous êtes, Monsieur, un imbécile
infatué de son importance.
Pour finir.
Vous avez l’amabilité de m’indiquer que je me « trompe de combat ». Ne
voulant rien vous devoir, je vous rends conseil pour conseil : essayez
d’appliquer vos talents dans une sphère de l’activité humaine autre que la
littérature. Marchand de cacahuètes, peut-être ?
Veuillez
recevoir, Monsieur, l’expression de ma totale absence de considération « vous
concernant ».
Oles Pliouchtch
P.J. :
Facsimilé de la « Prière d’insérer » et de la version vandalisée, en format
PDF.
P.S. Au vu du
nombre de destinataires auquel j’envoie ce courriel pour information, vous
comprendrez que la présente est une lettre ouverte. Quiconque désirant
la reproduire sous quelque forme que ce soit est pleinement autorisé à le
faire.
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