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mercredi 9 octobre 2013

Taras Chevtchenko - Testament - Заповіт


Archives Mazepa Nonante Neuf
Як умру, то поховайте
Мене на могилі
Серед степу широкого
На Вкраїні милій,
Щоб лани широкополі,
І Дніпро, і кручі
Було видно, було чути,
Як реве ревучий.
Як понесе з України
У синєє море
Кров ворожу... отойді я
І лани і гори —
Все покину, і полину
До самого Бога
Молитися... а до того
Я не знаю Бога.
Поховайте та вставайте,
Кайдани порвіте
І вражою злою кров’ю
Волю окропіте.
І мене в сем’ї великій,
В сем’ї вольній, новій,
Не забудьте пом’янути
Незлим тихим словом.

Traductions françaises de Kaléna Uhryn, Roger Tisserand, Alain Desroches, Eugène Guillevic aidé par M. Wladislaw Pelc, Charles Steber, Henri Abril et V. Follet. Et maintenant celle de Viktoria Koulykova.

Ainsi qu'une traduction anonyme, tirée de l'Anthologie de la Littérature Ukrainienne jusqu'au milieu du XIX s. Paris, 1921.






Le testament

Quand je mourrai, enterrez-moi
En dressant ma tombe
Au cœur des steppes infinies
De ma chère Ukraine.
Pour que je voie les champs immenses,
Le Dniepr et ses falaises
Et pour que je puisse entendre
Son grondement puissant.
Quand de l'Ukraine il portera
Jusqu'à la mer bleue
Le sang ennemi, alors
J'abandonnerai
Montagnes et prairies et m'envolerai
Vers Dieu pour prier.
Mais jusque là,
Dieu m'est inconnu.
Enterrez-moi. Mais vous — Debout !
Brisez vos chaînes
Et abreuvez la Liberté
Avec le sang des ennemis.
Puis, dans la grande famille,
La famille libre et nouvelle,
N'oubliez pas de m'évoquer
A voix basse, tendrement.

1845



Traduit par Kaléna Uhryn
Première parution : Bulletin des Jeunes amis de l'Ukraine, N 7. P. 1961



Le testament

" Quand je serai mort, enterrez-moi
Au milieu de la steppe
De mon Ukraine bien-aimée
De façon que je voie les vastes campagnes
Et que j'entende le Dnieper mugir.

Lorsque, de l'Ukraine à la mer bleue
Il emportera le sang de l'ennemi
Je quitterai ces monts et ces plaines
Et m'en irai vers Dieu
Prier. Mais, jusque-là,
Je ne connais pas Dieu.

Couchez-moi et levez-vous !
Brisez vos chaînes
Et, du sang impur de l'ennemi
Abreuvez la liberté !
Puis, membres de la grande famille
De la famille nouvelle et libre
Ne m'oubliez pas et accordez-moi
Une bonne, une douce parole... "


Traduit par Roger Tisserand
Première parution : Roger Tisserand. La vie d'un peuple. L'Ukraine. Librairie orientale et américaine. G.-P. Maisonneuve. 3, rue du Sabot. Paris, 1933.



Le Testament Poétique

" Quand je serai mort, enterrez-moi
Au milieu de la steppe
De mon Ukraine bien-aimée,
Afin que, de ma tombe,
Je puisse admirer les vastes campagnes
Et entendre le rugissement du Dniéper. "

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

" Lorsque de l'Ukraine, à la mer bleue,
Le fleuve emportera le sang des ennemis,
Je quitterai ces vallons et ces plaines,
Et je monterai vers Dieu.
Je prierai, alors. Mais auparavant,
Je ne connaîtrai pas Dieu ! "

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

" Couchez-moi, mais restez debout !
Brisez vos chaînes !
Et que le sang impur de nos ennemis
Abreuve la Liberté ! "


Traduit par Alain Desroches
Première parution : Alain Desroches. Le problème ukrainien et Simon Petlura. Le feu et la cendre. Nouvelles éditions latines. Paris. 1962.


Le testament

Quand je serai mort, mettez-moi
Dans la terre qui sert de tombe
Au milieu de la plaine immense,
Dans mon Ukraine bien-aimée,
Pour que je voie les champs sans fin,
Le Dniepr et ses rives abruptes,
Et que je l'entende mugir.
Lorsque le Dniepr emportera
Vers la mer bleue, loin de l'Ukraine,
Le sang de l'ennemi, alors
J'abandonnerai les champs,
Jusqu'au ciel je m'envolerai
Pour priez Dieu, mais si longtemps
Que cela n'aura pas eu lieu
Je ne veux pas connaître Dieu.
Vous, enterrez-moi, levez-vous,
Brisez enfin, brisez vos chaînes,
La liberté, arrosez-là
Avec le sang de l'ennemi.
Plus tard dans la grande famille,
La famille libre et nouvelle,
N'oubliez pas de m'évoquer
Avec des mots doux et paisibles.

25.12.1845
à Pereïaslav


Traduit par Eugène Guillevic " aidé par M. Wladislaw Pelc, sur la base d'une version littérale procurée par la Commission Nationale de l'Ukraine pour l'UNESCO. "





Quand je mourrai...

Lorsque je serai mort, ensevelissez-moi
Au faîte d'un kourgane
Dans la steppe sans fin
De mon Ukraine aimée,
Pour que je puisse voir
Les champs illimités, le Dniepr, ses rives abruptes,
Et ouïr
Le fleuve mugissant.
Lorsque de l'Ukraine,
Au fond de la mer bleue,
Le Dniepr entraînera le sang des ennemis,
Alors, champs et collines,
J'abandonnerai tout et je m'envolerai
Jusqu'auprès de Dieu même
Pour prier... Mais jusque là,
Je ne connais pas Dieu !
M'ayant enseveli, dressez-vous,
Brisez les chaînes,
Que le sang vermeil de l'ennemi
Abreuve la liberté !
Puis, dans la grande famille,
Dans la famille libre, nouvelle.
N'oubliez-pas d'évoquer mon souvenir
D'une parole paisible et douce.

1845

Traduit par Charles Steber
Traduction tirée de T. Chevtchenko. ZAPOVIT MOVAMY NARODIV SVITOU. Naoukova Doumka. Kyïv, 1964





Le testament

Quand je mourrai, enterrez-moi
Dans une tombe au milieu de la steppe
De ma chère Ukraine,
De façon que je puisse voir l'étendue des champs,
Le Dniéper et ses rochers,
Que je puisse entendre
Son mugissement puissant.

Et quand il emportera de l'Ukraine
Vers la mer bleue
Le sang des ennemis, alors
Je quitterais les prairies et les montagnes
Et m'envolerai
Vers Dieu lui-même
Pour lui offrir mes prières
Mais jusque-là
Je ne connais pas de Dieu !

Enterrez-moi et debout !
Brisez vos fers,
Et arrosez du sang impur des ennemis
La liberté !
Puis, dans la grande famille,
La famille nouvelle et libre,
N'oubliez pas d'accorder à ma mémoire
Une bonne parole !

1845

Traduction anonyme,
tirée de l'Anthologie de la Littérature Ukrainienne jusqu'au milieu du XIX s. Paris, 1921.


Testament

Quand je mourrai, enterrez-moi
Au milieu de nos plaines,
Sur un tertre au milieu des steppes
De ma si douce Ukraine,
Pour que je voie les champs immenses,
Les rives escarpées,
Que je puisse entendre le Dniepr
Mugir à mon côté.

Quand le fleuve, loin de l'Ukraine,
Dans la mer bleue profonde
Versera le sang ennemi,
Je quitterai ce monde,
Champs et collines... Volerai
Au royaume de Dieu
Pour prier... Mais en attendant,
Je ne connais pas Dieu.

Enterrez-moi et dressez-vous,
Brisez les fers maudits,
Arrosez votre liberté
Du sang de l'ennemi.
Et que dans la grande famille,
Délivrée de ses chaînes,
Avec des mots doux et paisibles
De moi l'on se souvienne.

[25.XII. 1845]


Traduit par Henri Abril
Tirée de : POEZIIA IEVROPY V TRIOKH TOMAKH. Poetry of Europe in three volumes. Europäische Lyrik in drei Bänden. Poésie d'Europe en trois tomes. Tom trietii. Poeziia SSSR. (...) Tome troisième. La poésie de l'U.R.S.S.
Moskva, Progress, 1977






Testament

Quand je mourrai, que l'on me mette en terre
Dans mon Ukraine douce et chère,
Creusez ma tombe en un kourgan, dressé
Dans la vaste steppe fleurie !
Placez-moi bien : que je puisse embrasser
La côte abrupte et la prairie.
Et que du Dniépre le grondement puissant
Arrive encore à mes oreilles !...
Arrive encore à mes oreilles !...
Lorsque, partout dans mon pays, du sang
Ennemi les vagues vermeilles
Ruisselleront, un regain de vigueur
Fera repalpiter mon cœur !

Et je prierai : " Seigneur, à mon Ukraine
Donnez enfin, entière et pleine.
La Liberté ". Mais jusqu'à ce qu'ait lieu
Cela, je ne connais point Dieu !
Ayant scellé ma prison souterraine,
Levez-vous, brisez votre chaîne,
Et de ce sang impur et détesté,
Baptisez votre liberté.
Et puis groupés en famille nouvelle,
En ruche libre et fraternelle,
— Pour moi que vous avez connu
Parfois ayez un mot discret, ému.

Traduit par V. Follet
Première parution :  Deux poèmes de Taras Chevtchenko. Revue de Moscou. Mensuel illustré. N° 3, mars 1939








Testament



Quand je mourrai, enterrez-moi

Au milieu de nos plaines,

Sur un tertre au milieu des steppes

De ma douce Ukraine,

Pour que je voie les champs immenses,

Les rives escarpées,

Que je puisse entendre le Dniepr

Mugir à mon côté.

Quand le fleuve, loin de l’Ukraine,

Dans la mer bleue profonde

Versera le sang ennemi,

Je quitterai ce monde,

Champs et collines... Volerai

Au royaume de Dieu

Pour prier... Mais en attendant,

Je ne connais pas Dieu.

Enterrez-moi et dressez-vous,

Brisez les fers maudits,

Arrosez votre liberté

Du sang de l’ennemi !

Et que dans la grande famille

Délivrée de ses chaînes,

Avec des mots doux et paisibles

De moi l’on se souvienne.



25 décembre 1845, à Péréiaslav



Traduit par Viktoria Koulykova (?)


Taras Chevtchenko, Kobzar (Œuvres choisies – 39 poésies), Dnipro, Kyïv, 2014, p.231

4 commentaires:

  1. Maxime Deschanet. Chevtchenko historien : ́etude de l’h ́eritage historique du po`ete `a travers l’ ́etude du po`eme ” ” (1848). Slovo, Slovo, 2016, Taras Chevtchenko (1814-1861) hommage au po`ete ukrainien `a l’occasion du bicentenaire de sa naissance, pp.69 `a 87.

    https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00967350/document

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  2. http://chtyvo.org.ua/authors/Shevchenko/Kobzar_2015_frants/

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  3. http://chtyvo.org.ua/authors/Shevchenko/Kobzar_Poetry_of_Taras_Shevchenko_in_Ukrainian_English_and_French/

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  4. http://chtyvo.org.ua/authors/Shevchenko/Tarass_Chevtchenko_fr/

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