vendredi 12 juin 2020

Aristodemos Likhnos dans Novi Poeziï

Aristodemos Likhnos
Αριστόδημος Λύχνος
Арістодемос Ліхнос

1. Moi, dont le nom... 2. Satisfaction 3. Epitaphe



Moi, dont le nom fait qu'une bouche est impure,
je suis entré ce jour en cette ville.
La ville dormait, et seuls à la fenêtre,
des impuissants scrutaient les rues désertes
où je marchais.

Ils ricanaient et agitaient leurs membres flasques,
et nul ne vint pour m’accueillir alors.
Tous les jeunes gens étaient couchés auprès de quelqu’affreuse,
personne n’a entendu mes cris –
je suis parti incognito.

Les impuissants en ont parlé plus tard,
de ma venue.

Et, 
     faut-il donc être niais pour accorder quelque crédit à des récits contés par des castrats,
de ma venue alors, il n’est resté qu’un mythe.













Satisfaction

J’ai acheté aujourd’hui un garçonnet d’à peine cinq ans,
Que je vais initier au culte du phallus,
Uniquement pour t’embêter mon cher.
Il est si tendre, comme un oison
Aux mains de la prêtresse au temple de Priape.
Celle-là qui prend deux pots de miel
Et une tête d’ail
Pour s'entremettre d'un rendez-vous
(J’en avais payé quatre pour toi
Mais tu t’es révélé être un ingrat).
On verra ce que tu diras maintenant
Quand tu verras
Que je peux parfaitement 
                                 me passer de toi.







Epitaphe

 




Tu ne savais pas que la mort voyageait sur mes lèvres,

Tu faisais le marlou pour épater les poteaux.

Et maintenant le zéphire disperse tes restes,

Ton corps : premières gelés,  jonquilles, safran obscur.

Je te suis apparu par deux fois peut être,

D’abord en arrêtant sur toi mon regard pur.

Car tu savais qui j’étais, mais tu faisais le dur,

Tu ignorais que la mort voyage sur mes lèvres.



































Les poésies de Aristodemos Likhnos publiées dans la revue  Novi Poeziï (Poésies nouvelles), organe du "Groupe de New York", l'ont été
traduites du grec moderne par Emma Andievska


trd.fr. O.M.




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