dimanche 8 juillet 2018

Sentsov, 56ème jour de la grève de la faim

[The time is running out]
56 днів як увімкнув зворотній відлік своєї пекельної машини "терорист" Олег Сенцов.
"Ми просто йшли, у нас нема зерна неправди за собою."

Appel à l'Europe et au reste du monde
du 6 juillet 2018 de la SRF 
(= 54ème jour)


En ce moment, sur le sol russe, se déroule la Coupe du Monde de football 2018 de la Fifa.
En ce moment, sur ce même sol russe, un cinéaste est entre la vie et la mort.

Agé de 41 ans, père de deux enfants, il a débuté une grève de la faim illimitée le 14 mai 2018, un mois tout juste avant l'ouverture de la Coupe du monde.

Il s'appelle Oleg Sentsov.
Vous connaissez sans doute son nom, mais peut-être pas son histoire.


Oleg Sentsov est né ukrainien, à Simferopole, en Crimée, où il vivait avec sa femme et ses enfants jusqu'au 11 mai 2014, jour de son arrestation par le FSB, les services secrets russes.

Après un premier long-métrage encensé par la critique et primé dans de nombreux festivals internationaux, Oleg Sentsov préparait son deuxième film "Rhino", lorsqu'ont éclaté les premières manifestations pro-euroépennes en Ukraine, en novembre 2013. Cinéaste et citoyen engagé, pro-européen convaincu, il a reporté le tournage de son film pour participer activement au mouvement Euromaïdan. N’acceptant pas l’annexion russe de la Crimée, il a manifesté et il est allé livrer de la nourriture à des soldats ukrainiens affamés et encerclés par les forces pro-russes. Il avait finalement décidé de tourner son nouveau long métrage cet été-là, l'été 2014. Mais en sortant de chez lui, le 11 mai de cette même année, Oleg Sentsov a été enlevé puis torturé par le FSB pendant trois semaines, avant de réapparaître non plus en Crimée, mais au fond d'une prison russe...

Malgré les protestions d'Oleg Sentsov, qui crie aux juges qu'il n'est pas un "serf", et qu'ils ne peuvent pas "l'annexer" comme ils l'ont fait avec la terre, il est considéré et jugé comme citoyen russe, et condamné à 20 ans d'emprisonnement dans un camp de travail forcé, après un procès qualifié de "stalinien" par Amnesty International.

Depuis le 14 mai 2018, Oleg Sentsov a débuté une grève de la faim illimitée pour demander la libération de tous les prisonniers politiques ukrainiens emprisonnés comme lui en Russie.
Si la Communauté européenne et internationale ne fait rien de plus, Oleg Sentsov va mourir. On a volé son pays, changé de force sa nationalité pour lui faire prendre celle de ses agresseurs, on l'a envoyé pour vingt ans au fin fond d'un trou glacial, au bord du cercle arctique. Et l'Europe, l'Europe dont il rêvait au point de se battre pour que son pays en fasse partie, l'Europe, a laissé faire.

Si rien ne se passe, Oleg Sentsov va mourir. Comme il le dit lui-même : sa vie est la seule arme qui lui reste pour résister et défendre ces soixante-dix ukrainiens que Poutine a enlevé à leurs familles et à leur pays, pour la seule raison qu'ils n'étaient pas d'accord avec sa politique expansionniste, imposée par la violence.
Cet homme qui se bat au nom de valeurs que nous ne pouvons que partager, ne peut pas disparaître. Ce serait une terrible perte pour l'humanité et un nouveau terrible revers pour l'Europe.
Si Oleg Sentsov mourrait aujourd'hui, c'est non seulement Vladimir Poutine, qui serait un peu plus éclaboussé, mais la France, l'Allemagne et l'Europe tout entière qui seraient entâchées de son sang.

Aussi nous conjurons l'Europe et plus largement le reste du monde d'utiliser tous les moyens en leur possession pour obtenir la libération immédiate d'Oleg Sentsov.
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Today, on Russian soil, the FIFA World Cup 2018 is taking place.
Today, on the same Russian soil, a filmmaker hovers between life and death.
Aged 41, a father of two, he began an indefinite hunger strike on May 14, 2018, a month before the opening of the World Cup.

His name is Oleg Sentsov.
You probably know his name, but perhaps not his story.

The ukranian Oleg Sentsov was born in Simferopol, Crimea, where he lived with his wife and children until 11 May 2014, the day of his arrest by the FSB, the Russian secret service.
After his first critically acclaimed feature film, which won awards in many international festivals, Oleg Sentsov was preparing his second film "Rhino" when the first pro-European protests broke out in Ukraine in November 2013. A filmmaker and committed pro-European citizen, he postponed his film in order to actively participate in the Euromaidan movement. Refusing the Russian annexation of Crimea, he took to the streets and delivered food to hungry Ukrainian soldiers surrounded by pro-Russian forces. He finally decided to shoot his new feature that summer, the summer of 2014. But as he left his home on May 11 that year, Oleg Sentsov was kidnapped and tortured by the FSB for three weeks, before reappearing not in Crimea, but the depths of a Russian prison ...

Despite the protests of Oleg Sentsov, who shouted to the judges that he was not a "serf", and that they could not "annex" him as they did with his land, he was treated and tried as a Russian citizen, and sentenced to 20 years of imprisonment in a harsh labor camp, after a "Stalinist" trial, to cite Amnesty International.

As of 14 May 2018, Oleg Sentsov has started an indefinite hunger strike to demand the release of all Ukrainian political prisoners incarcerated like him in Russia.
If the European and international community does nothing else, Oleg Sentsov will die. His country was stolen, his nationality forcibly changed to that of his aggressors, and he was sentenced to twenty years at the bottom of an icy hole on the edge of the Arctic Circle. And Europe, the Europe he dreamed and fought for his country to join, that same Europe let him go.

If nothing happens, Oleg Sentsov will die. In his words, his life is the only weapon he has left to resist and defend the seventy Ukrainians that Putin holds hostage from their families and country for the sole reason that they do not agree with the expansionist policy he enforces with violence.

This man, who fights in the name of values ​​that we share, can not disappear. His death would be a terrible loss for humanity and another terrible setback for Europe.

If Oleg Sentsov dies today, it is not only Vladimir Putin but France, Germany, and Europe as a whole that would be stained with his blood.

So we call on Europe and the rest of the world to use every means in their possession to obtain the immediate release of Oleg Sentsov.

Premiers signataires/First signatories :
Dominique Abel
Marie Amachoukeli
Josza Anjembe
APR - Association Portugaise des Réalisateurs
Yvan Attal
Jacques Audiard
Nabil Ayouch
Josiane Balasko
Christophe Barratier
Antoine Barraud
Luc Battiston
Xavier Beauvois
Lucas Belvaux
Patrick Mario Bernard
Julie Bertuccelli
Thomas Bidegain
Simone Bitton
Bertrand Bonello
Jérôme Bonnel
Guillaume Brac
Isabelle Broué
Mikael Buch
Claire Burger
Dominique Cabrera
Thomas Cailley
Robin Campillo
Laurent Cantet
Leos Carax
Jean-Sébastien Chauvin
Chad Chenouga
Laurent Chevallier
Malik Chibane
Patrick Chiha
Hélier Cisterne
jean-Paul Civeyrac
Clément Cogitore
Abraham Cohen
Antony Cordier
Catherine Corsini
Pierre Créton
Jean-Pierre Dardenne
Luc Dardenne
Jean-Pierre Darroussin
Émilie Deleuze
Edouard Deluc
Claire Denis
Marie Desplechin
Caroline Deruas
Antoine Desrosières
Alice Diop
Mati Diop
Ziad Doueiri
Atom Egoyan
Abbas Fahdel
Frédéric Farrucci
Maureen Fazebdeiro
Philippe Faucon
Léa Fehner
Pascale Ferran
Hélène Fillières
Emmanuel Finkiel
Jennifer Fox
Dan Franck
William Friedkin
Nicole Garcia
Philippe Garrel
Tony Gatlif
Dyana Gaye
Delphine Gleize
Yann Gonzalez
Fiona Gordon
Romain Goupil
Emmanuel Gras
Eugène Green
Reinaldo Marcus Green
Robert Guédiguian
Bourlem Guerdjou
Denis Gheerbrant
Miguel Gomes
Lucas Guadagnino
Jose Luis Guerin
Joana Hadjithomas
Lucile Hadzihalilovic
Rachid Hami
Mia Hansen-Love
Todd Haynes
Michel Hazanavicius
Christoph Hauchhâustier
AnneMarie Jacir
Agnès Jaoui
Thomas Jenkoe
Pierre Jolivet
Khalil Joreige
Cédric Kahn
Sam Karmann
Vergine Keaton
Cédric Klapisch
Héléna Klotz
Nicolas Klotz
Asaf Korman
Pierre Lacan
Alexandre Lança
Nadav Lapid
Laurent Larrivière
Sébastien Laudenbach
Nolwenn Lemesle
Louis-Do de Lencquesaing
Sébastien Lifshitz
Marceline Loridan-Ivens
Julie Lopes Curval
Mahamat Saleh Haroun
Bertrand Mandico
Vincent Mariette
Paul Marques Duarte
Tony Marshall
Valérie Massadian
Patricia Mazuy
ursula Meier
Agnès Merlet
Jonathan Millet
Avi Moghrabi
Dominik Moll
Marie Monge
Gérard Mordillat
Prends Moverman
Safy Nebbou
Lazlo Nemes
Jonathan Nossiter
Michel Ocelot
Mariana Otero
François Ozon
Arnaud des Pallières
Bojina Panayotova
Rithy Panh
Mélanie Pavy
Héloïse Pelloquet
Elisabeth Perceval
Thierry de Peretti
Serge le Péron
Christian Philibert
Nicolas Philibert
Bruno Podalydès
Caroline poggi
Jean-Baptiste Pouilloux
Katell Quillévéré
Lola Quivoron
Lynn Ramsay
Aude Léa Rapin
Jean-Paul Rappeneau
Brigitte Rouan
Christophe Ruggia
Nicolas Saada
Ira Sachs
Ghassan Salhab
Thomas Salvador
Pierre Salvadori
Julien Samani
Marjane Satrapi
Régis Sauder
Pierre Schoeller
Céline Sciamma
Julien Selleron
Claire Simon
Jan Sitta
Jérôme Soubeyrand
Bertrand Tavernier
Jean-Pierre Thorn
Marie-Claude Treilhou
Joachim Trier
Justine Triet
Pierre Trividic
Marion Vernoux
Catalina Villar
Jonathan Vinel
Elie Wajeman
Régis Wargnier
Yolande Zauberman
Roschdy Zem
Rebecca Zlotowski
Tribune de cinéastes, Libération, 6 juillet 2018

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Alexandre Sokourov implore à genoux l'aide du Pape François pour sauver Oleg Sentsov


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