Conférence de presse de Oleg Sentsov et de Oleksandr Koltchenko

Condamné par la "justice" russe à dix ans de camps pour appartenance à une cellule terroriste de l'extrême droite oukraïnienne (Pravy Sektor), le fameux Groupe terroriste d'Oleg Sentsov, libéré il y a trois jours, Oleksandr Koltchenko avait mis le tee-shirt noir

MAKHNOVTCHINA

N[estor] Makhno, 1888-1934

pour la première conférence de presse de sa vie.

"On va nous poser des questions et nous allons devoir y répondre... Comme lors d'un interrogatoire."

Humour zek.

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Quant à Oleg Sentsov. "...dire quelques mots." Il remercie "vous tous, très nombreux, dans différents pays, qui nous avez soutenu et fait libéré", puis aussitôt "je veux tout de suite parler de ceux qui sont restés là-bas, de nos prisonniers. Et des prisonniers dans le Donbass. J'espère que l'on pourra tous les faire libérer. Il faut tout faire pour cela Je ferais tout ce que mes forces permettent. Mais en dehors de nos prisonniers, il y a là-bas, en Russie, il y a aussi des gens, des Russes (Rossiyani) qui luttent pour... eux-même, pour leur Russie libre, et pour notre Oukraïne aussi. Et ces gens sont nos véritables frères. Vous savez mieux que moi ce qui se passe là-bas en ce moment. Et notamment la vague d'arrestations qui vient d'avoir lieu, ces procès expéditifs.  Et Kostia Kotov. Je ne le connais pas personnellement, j'ai entendu son nom pour la première fois, appris son histoire il y a trois jours.
Nous ne devons pas séparer, ils sont eux aussi des prisonniers du Kremlin."

Remerciements aux médias oukraïniens.

"Concernant, disons notre conflit avec la Russie, il est en grande partie informationnel. Et le problème n'est pas dans ce que Poutine a agressé l'Oukraïne, mais qu'une majorité de Russes (Rossiyani) le soutient en cela. Cet empire est bâtitsur le mensonge. Et l'unique moyen de lutter contre le mensonge est de dire la vérité. Merci à vous de dire la vérité."

Et Oleg Sentsov fait applaudir la presse. Le cinéaste oukraïnien n'est pas ce que l'on pourrait appeler un homme affable. Un peu plus tard il arrête dans son envol un jeune journaliste oukraïnien qui retransmet une question cueillie dans les réseaux sociaux, "la voix du peuple" . 

"Vous n'en faites donc pas parti, "du peuple"... Et rappelez-moi, vous êtes... ?"

Il s'excuse encore : in'aime pas les mondanités et sera très parcimonieux dans ses interviews et interventions publiques.

"Pourquoi avoir à répéter cent fois la même chose ? Vychel, skazal, komou nado ouslychal. "

[Toutes choses égales par ailleurs, j’aurais préféré la formule : Vyichov, skazav, toï komou treba potchouv Elle a notamment l'avantage de faire allusion au "tchouïech" de Vladimir Maïakovsky.]

 

Il lui faut pourtant redire ses remerciements aux hommet aux femmes politiques oukraïniens de ne pas l'avoir inquiété de quelque manière que ce soit. 

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